Le grand chantier de la réforme des retraites se poursuit. Lancé au début de l’année, il concernerait à ce jour près de 17 millions de retraités, dont certains pourraient voir leurs pensions plus ou moins revalorisées. Une augmentation soumise à des conditions et à des calculs qui peuvent sembler obscurs malgré tous les débats et toutes les actualités sur le sujet.
Comment est calculée cette augmentation et qui concerne-t-elle exactement ? Quel est son montant et combien de temps devrez-vous attendre pour en bénéficier ? Pour y voir plus clair, on a dressé pour vous un résumé sur la réforme en quelques notions, dates et chiffres clés.
Pourquoi et pour qui cette augmentation a-t-elle été conçue ?
La réforme des retraites repose en grande partie sur l’allongement de la durée de travail et des cotisations. En contrepartie, elle devrait garantir une pension minimum de 1’200 €, soit 85 % du SMIC net. Cet objectif, réaffirmé à plusieurs reprises par l’exécutif, « concerne ceux qui ont fait une carrière complète au SMIC ». Pour y parvenir, il s’agirait d’augmenter le Minimum contributif (Mico).
Le but de la réforme étant de favoriser et de valoriser le travail, cette augmentation s’adresse aux retraités ayant cotisé toute leur vie sur un petit salaire et aux bénéficiaires du Mico, de préférence majoré. Concrètement, vous êtes concerné par cette augmentation si :
- vous avez atteint ou dépassé l’âge de la retraite à taux plein,
- vous avez validé le nombre de trimestres requis (plus de 120 trimestres cotisés pour le Mico majoré, ce qui exclut les manières de gagner des trimestres validés sans travailler).
Pour quel montant ?
D’après le Rapport sur les objectifs et les effets du projet, le minimum contributif sera revalorisé de 100 € de plus par mois (25 € au titre de la base et 75 € au titre de la majoration). L’augmentation des pensions de retraite après la réforme sera de :
- +25 € pour les bénéficiaires du Mico de base, qui passera de 684,14 € à 709,14 € bruts mensuels
- +100 € pour les bénéficiaires du Mico majoré, qui passera de 747,57 € à 847,57 € bruts mensuels
D’autre part, le calcul du montant se faisant au prorata des trimestres travaillés par rapport à la durée d’assurance requise, les 1,8 million de retraités actuels concernés par ces augmentations, devraient constater une hausse moyenne de 57 € contre 33 € pour les futurs retraités.
Au final, seulement 250’000 retraités actuels et « entre 10’000 et 20’000 » nouveaux retraités par an seront concernés par l’objectif des 1’200 € (selon les dernières informations relayées par Public Sénat).
"40.000 retraités à 1200 euros": Olivier Dussopt reconnaît son erreur – l'édito politique de Matthieu @croissandeau pic.twitter.com/vrmfRqKxDi
— BFMTV (@BFMTV) March 1, 2023
Quand devrait intervenir la réforme ?
En incluant la réforme des retraites au PLFSSR (Projet de loi de finances rectificatif de la Sécurité sociale) pour 2023, le gouvernement a déclenché l’utilisation de l’article 47.1 pour raccourcir les débats à un total de 50 jours. Après 20 jours à l’Assemblée nationale, la réforme est désormais entre les mains du Sénat. Si au bout de 15 jours le texte n’est toujours pas voté, il passera en commission paritaire et sera réexaminé.
Si à compter du 26 mars aucune décision n’a été prise, le gouvernement sera alors autorisé à mettre en œuvre les dispositions du projet par ordonnances, ce qui constituerait une première dans l’histoire de la Cinquième République. Conformément à l’objectif fixé à plusieurs reprises par le Président, la Première ministre et son gouvernement, l’entrée en vigueur de la réforme devrait en tout cas intervenir dès l’été 2023.
Après la réforme, les futurs retraités devraient pouvoir bénéficier automatiquement de l’augmentation de leurs pensions de retraite dès le mois de septembre 2023. Les retraités actuels, dont la reconstitution des carrières cotisées se présente comme un véritable casse-tête, d’après les Échos, verront leur pension revalorisée « au plus tard en septembre 2024 ».
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